Les feuilles mortes agissent aussi comme engrais naturel.
«Au bout du compte ça nous donne moins de travail au printemps parce qu’il y a déjà un engrais qui va être accumulé dans le sol et l’avoir nourri», fait valoir Mme Rivard.
UNE QUESTION D’ESTHÉTIQUE
Alors pourquoi on les ramasse, au juste?
«Il y a beaucoup d’idées préconçues par rapport aux feuilles mortes, mais aussi par rapport aux jardins et à l’entretien des cours et des pelouses, estime la spécialiste. Il faut toujours que ça ait l’air entretenu, mais en fait, quand on entretient en enlevant les feuilles ou en tondant à chaque semaine pour que l’herbe soit tout égale, en désherbant abusivement, c’est néfaste pour la biodiversité et pour l’équilibre de l’écosystème», dit-elle.
Ceux qui craignent qu’un couvert de feuilles mortes nuise à leur pelouse peuvent y passer la tondeuse pour les déchiqueter plutôt que de les ramasser, suggère-t-elle..
«Elles vont se décomposer plus vite et moins cacher la lumière du soleil pour la photosynthèse.»
Si vous avez trop de feuilles, voici trois façons de les utiliser plutôt que de les jeter:
- Servez-vous en pour protéger vos plates-bandes du gel.
- Gardez-les dans des sacs et ressortez-les au printemps pour vous en servir comme paillis.
- Compostez-les.
FAIRE UNE DIFFÉRENCE
Ne pas ramasser vos feuilles aura aussi un effet bénéfique sur le climat, avance Viviane Rivard.
«On élimine l’essence des camions utilisés pour les collecter. Juste les gaz à effet de serre que ça va produire de déplacer les camions dans chaque ville, dans chaque rue, devant chaque porte, c’est quelque chose qui paraît au bout de la ligne. Si toutes les municipalités arrêtent de ramasser les feuilles, ça peut faire une différence», dit-elle.
La spécialiste nous invite à laisser la nature suivre son cours.
«La nature est bien faite. Il faut juste lui faire confiance. C’est une mentalité à changer. C’est la même chose pour le culte du gazon parfait. L’idée est de sensibiliser les gens à pourquoi on fait ça. Et se rendre compte que ce n’est pas pour une raison très pertinente.»
Chronique :
Élizabeth Ménard